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Premières Manières

Souvenirs de voyage, natures mortes et nus féminins : les motifs qu’a retenus Catherine Archambeaud sont ceux des maîtres anciens . Toutes ces rêveries de plein air et ces corps qui posent se moquent bien du spectaculaire ou de l’anecdote. L’évidence de l’image importe seule.

 

Fidèle à une certaine tradition, cette peinture-là ne rougit pas de dire qu’elle est un vrai métier, une pratique, une manière de vivre peut-être aussi. Peindre comme on fait la cuisine. D’un savoir-faire l’autre. Une affaire de goût, de saveur, qui suppose que l’on soit autant doué pour la solitude que pour le partage et le don. Peu de moyens, donc, des aplats, des juxtapositions de plans, pas de profondeur. Tous ces refus pour dire une exigence et une conquête : celle de l’épure colorée.

 

On reconnaît ici l’éclat de la palette des Fauves ou la violence des Expressionnistes Allemands, et là une arabesque échappée d’un tableau de Matisse. Les hommages aux maîtres, proches ou lointains, ne sont pas masqués. Catherine Archambeaud les revendique au contraire et les signe. En avouant sa dette, elle semble déjà quitte, et mûre pour l’indépendance.

 

En douceur, voyez, une œuvre s’émancipe.

 

Célia Houdart

Juin 1996

© Copyright tous droits réservés à Catherine Archambeaud - 2019  

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